TRAVAIL DE LISTES
Après avoir listé 3 rêves d'enfant, 3 défauts personnels et 3 moyens magiques de se sortir d'un mauvais pas, les participants étaient invités à rédiger un texte (souvenir, imagination ou autre) où le personnage central cherchait à réaliser un rêve d'enfant, était contrarié par son défaut et sauvé par magie. Enfin, les auteurs étaient appelés à titrer leur récit.
En présentation, fini les textes A, B et C, mais des œuvres à part entière... bientôt signées.
Rêves de toujours
Être chef d'orchestre : un rêve d'enfant. D'un milieu modeste, j'écoutais la radio, je me voyais devant tous ces instrumentistes avec ma baguette. Chanter était aussi un rêve, mais à part la Marseillaise le jour des prix à l'école... Mon instrument préféré était l'accordéon, mais pas de moyens pour les cours et l'achat de l'instrument. Le solfège m'aurait bien aidé, avec mon aversion pour les chiffres, cela devient difficile, les croches, les noires, les blanches, trop compliqué.
J'ai déjà pas mal voyagé, il serait temps, mais la France est tellement belle que d'un coup de baguette magique, j'aimerais me réveiller à un endroit et parcourir la France profonde, inconnue. Visiter, en un mot, implique déjà d'être plus jeune, en pleine forme, avoir les moyens financiers.
Je suis admirative des gens qui laissent tout, partent à l'aventure et découvrent plein d'univers. Tout cela est dû à tout le monde ; il faut simplement adopter un autre mode de vie, mais c'est l'âge aussi qui fait voir d'autres horizons.
Trop tard, tout ceci ne reste qu'un rêve.
Rêve d’adolescente.
Nous sommes le 14 mars 2022 , le ciel est bleu, le soleil rayonne, et les rêves m’envahissent..
J’ai 16 ans, je regarde un avion voler tout là haut.
Être hôtesse de l’air, oui, mon imagination s’envole, je ne pense pas aux études, aux contraintes, je vois du pays, je côtoie chaque jour des gens différents..
Mais le doute est très fort, et calme mon enthousiasme, la peur est là, peur de ne pas y arriver, de ne pas savoir. L’angoisse m’étreint.
L’avion est passé laissant une longue traînée blanche.. J’ai envie de m’accrocher à ce nuage et d’y trouver la force de réaliser mon rêve.
Tu apprendras plusieurs langues, tu sauras surmonter ton angoisse, me suis-je dit.
Le gendarme de l'île de la tortue
Pour tout vous dire, j'avais toujours rêvé d'être gendarme quand j'étais enfant pour protéger ma maman qui m'avait élevé seule. À telle enseigne que j'en avais parlé à ma maîtresse d'école, et comme en fin d'année, nous faisions des rôles sur scène, elle m'avait donné ce rôle : "Un jour, je serai gendarme".
Mais là, ce n'était qu'un rêve. Dans la réalité de la vie, mon caractère fait que je veux toujours avoir raison, et bien sûr dans ce métier, il faut savoir exécuter des ordres, être discipliné. Malheureusement pour ce genre de métier, c'est important et primordial.
Alors heureusement un jour, je me suis retrouvé sur une île déserte, seul habitant. Alors là, j'ai pu réaliser mon rêve : être un gendarme et pour cause, j'étais seul, sans personne à l'horizon. Je pouvais me commander moi-même, faire ce que j'avais envie en ayant l'impression d'accomplir une mission. Par exemple, siffler après les oiseaux, dresser un PV à une tortue ou regarder un serpent dans mes jumelles.
Touché par la grâce
Vers l'âge où l'on fait du vélo, je rêvais déjà de monter et de piloter une moto, si possible de grosse cylindrée... pour aller plus vite que le vélo, bien sûr, mais surtout pour les sensations que je devinais déjà : l'approche des virages, le freinage au dernier instant, avant de se coucher du côté de la courbe et d'accélérer aussitôt... que de paysages imaginaires j'ai traversés.
En grandissant, j'ai pu obtenir, à peu près, ce que je voulais : avoir une moto. J'avais et j'ai encore le défaut de manquer de sagesse et de "monter trop vite dans les tours" (de la vie cette fois !)
À chaque sortie et à chaque fois qu'une voiture me dépassait, je la suivais et sans faiblesse, malgré les kilomètres, je la dépassais enfin !
Sauf une seule fois : il faisait nuit, il pleuvait, une voiture de sport me dépassait promptement et je ne pus, à cause de la fatigue, la suivre.
Heureusement, un moyen magique vola à mon secours, il me donna beaucoup de force, de ténacité et surtout, il me fit complètement oublier la fatigue. Ainsi, je redoublai de vigilance, suivi les feux de cette satanée voiture qui m'avait dépassé plusieurs kilomètres avant, et enfin, malgré le vent, la pluie, j'effectuai le dépassement rêvé depuis longtemps et ceci sans appréhension !
Fin de règne
La reine Hachepsout était songeuse, le matin même elle avait vu le grand prêtre parler avec son beau-fils, le prince Toutmosia. Ceux-ci avaient des airs de conspirateurs. Elle savait que ses jours à la tête du royaume étaient comptés.
Toutmosia allait avoir dix-huit ans et donc l'âge d'être pharaon et de régner.
Pourtant elle n'était pas prête à lui laisser le trône d'Égypte, car grâce à elle, son entêtement et sa ténacité, le pays était enfin en paix avec les pays voisins.
Non seulement l'empire était en pais, mais il était riche et ses habitants bénéficiaient tous de cette tranquillité, les salaires avaient augmenté, les prix alimentaires stables. Elle pouvait être fière du travail accompli.
Le prochain règne serait-il aussi tranquille ?
Du tac au tac
Gilou n'a qu'une idée en tête : faire le tour du monde comme les animateurs qu'il voit à la télé dans "Les trains pas comme les autres" ou "J'irai dormir chez vous". Sa mère tente de la ramener sur terre :
- Pour cela, tu dois travailler à l'école et apprendre les langues étrangères. L'anglais, l'espagnol et le chinois te seront d'un grand secours.
- OK, réplique Gilou, sûr et certain de ce qu'il affirme. On verra ce qu'on verra !
Les leçons données en cours particuliers constituent ce qui s'appelle une galère : il mélange les mots, il confond les règles de grammaire et ne parlons pas des jours de cours qu'il inverse.
- C'est pas de ma faute, ils ont qu'à parler en français, comme moi.
Plus il avance dans son apprentissage, plus il envoie paître ses professeurs et leurs manies de lui inculquer les langages.
Pour ses vingt ans, Gilou demande deux cadeaux originaux : un passeport et un vélo pour parcourir les cinq continents. Sa mère mélange la joie de voir son fils heureux et l'angoisse de le voir partir de la maison :
- Comment va-t-il s'en sortir, implore-t-elle : lui qui ne sait parler aucune langue, ni coudre un bouton, pas même cuire un œuf ?
Par chance, Gilou a un pouvoir secret : dès que quelqu'un lui fait une observation, il lance une répartie si drôle que l'interlocuteur s'amuse et le remercie en lui donnant satisfaction. La fantaisie fonctionne en français, elle montre son efficacité en arabe, en langue mimée, en dessins tracés à grands traits. Avec ce moyen merveilleux, Gille traverse l'Afrique, sillonne l'Amérique, navigue en Océanie, parcourt l'Asie et l'Europe.
Quand il revient à la maison, sa mère ne le reconnaît pas : son fiston sait dire "bonjour" et "merci" en quarante-deux langue ; qui plus est : sans les confondre.
Vous avez dit : Atelier
Je voulais que ma grand-mère Gabrielle me garde chez elle au lieu de m'envoyer à l'école maternelle. Deux séjours devant le tableau noir m'avaient décidé à faire de la résistance, d'autant que mes genoux s'en rappelèrent longtemps.
Après deux demi-tours sur la route de l'école et une coqueluche bien longue, j'obtins satisfaction. L'apprentissage de la lecture devint un véritable plaisir sous le tic-tac jamais pris en défaut de l'horloge comtoise. Elle avait deviné sans doute ma patiente obstination quand il s'agissait de réaliser mes rêves d'aventure, qui pouvaient se limiter à l'escalade des pommiers dans la cour.
Les mots devinrent en ce temps-là un régal dont je ne suis pas encore lassé, puisque lorsque je visite une ville, je ne peux m'abstenir de faire le tour des librairies, des bibliothèques et autres médiathèques. Ma présence à cet atelier d'écriture pourrait constituer le véritable point d'orgue de mon aventure terrestre.
Tout là haut
Je courais, je courais, je courais de plus en plus vite sur le goudron de la cour et je levai les bras espérant qu'ils se transformeraient en ailes.
J'aurais voulu voler comme un oiseau, mais réalisant que c'était impossible, j'avais pris la décision de devenir pilote d'avion à l'âge adulte.
Mais les avions sont rangés dans des hangars. Ça pose problème, car dans les hangars, il y a des araignées.
J'ai une peur bleue de ces bêtes noires et velues qui parviennent toujours à se faufiler. Je suis sûre qu'elles arrivent même à grimper dans les avions.
J'ai trouvé une double solution à ce problème : il suffit de posséder un balai de sorcière capable à lui seul de chasser les araignées, puisqu'il est balai, et de me faire voler puisqu'il est balai de sorcière.