En février 2022, Jean-Patrick lance l'idée de participer à un concours d'écriture et propose celui de l’association le Ti Marie Galantais, à la Guadeloupe, dans le cadre de la Semaine de la Langue Française et de la Francophonie. Le principe simple : 10 mots sont donnés, il faut en inclure au moins 3 dans un texte de 1000 signes.
Par respect des règles du concours, aucun texte ne fut révélé dans les pages de l'atelier ; désormais les résultats sont tombés, nous vous présentons nos compositions où les mots fournis par les organisateurs sont soulignés : les trois premières œuvres furent sélectionnées parmi les dix finalistes.
Nous ajoutons le texte du lauréat... commenté par l'animateur. À chacun de juger, nous n'avons pas à rougir !
Quel beau soleil au réveil ce matin ; cela augure une belle journée. Un merle siffle, est-ce déjà le printemps ?
Les perce-neige sur les talus, les crocus sur les pelouses : époustouflant !
Des arbres déjà en fleurs, chaque année, le même renouveau.
Médusée, à l’hiver de ma vie, je reste ébaubie par la nature qui varie à chaque saison. Le printemps et l’automne me jettent dans un état décalé : je peine à l’automne, lorsque les feuilles tombent ; je rajeunis au printemps quand la nature reverdit.
Gauthier aime farcer, son côté pince-sans-rire en fait un jeune merveilleux. Son intelligence surprenante ne va pas jusqu’à me méduser mais ça pourrait, si je n’avais pas une vague idée de la réalité de la Méduse. Son humour décalé relance si bien les conversations qu’on se croirait dans les salons littéraires de jadis. Loin de lui l’idée de faire du « buzz » ou du tintamarre, mais kaï, combien de gens a-t-il ébaubis, laissés sur le cul par ses réparties vives et époustouflantes.
Saperlipopette, a-t-on envie de lui dire, si tes écrits sont le reflet de ton esprit, sans rien divulgâcher, tu es le roi des amuseurs. Rassure-toi, si j’aime tant ton humour décalé, c’est qu’il est si rare aujourd’hui qu’un jeune ait plus d’humour qu’un grand-père, qu’il vaut toutes les pépites d’un monde si enclin à raconter ses malheurs.
Un garçon d’une dizaine d’années est premier de sa classe dans toutes les matières. Les uns le traitent de fayot, les autres disent qu’il est un génie. Sa malice et sa domination l’intriguent ; il se décide à demander à son père d’où il tient son intelligence. Le père médusé réfléchit, il ne s’était jamais questionné sur ce sujet :
— Kaï, songe-t-il avec désespoir, qu’est-ce que cette question époustouflante ? Saperlipopette, dois-je dire la vérité ou farcer le fiston ?
Le père cherche comment se glorifier aux yeux de sa progéniture. Enfin il se décide :
— Mon garçon, ton intelligence est héréditaire. Tu la tiens de tes parents. Pour être plus précis, elle te vient en ligne droite de ta mère, puisque la mienne, comme tu as pu le remarquer, est encore entière !
Je vous laisse imaginer le tintamarre quand madame ébaubie eut écho de la nouvelle.
L’enfant regardait, médusé, cette pierre immense levée vers le ciel. Elle lui semblait décalée dans le paysage plat.
— À quoi elle sert ? D’où vient-elle ? se demande l’enfant.
— Du fond des âges, lui répondit sa mère. Elle en a vu passer des générations et des générations d’hommes, de femmes et d’enfants qui, comme toi, ont trouvé époustouflant qu’une telle géante résiste si longtemps aux années, aux intempéries et aux guerres.
Au cours d’un voyage à la Guadeloupe où nous avons fait la découverte de paysages époustouflants, nous avons fait la connaissance d’une résidente qui était caissière dans un supermarché où nous faisions nos courses.
Toujours prêt à farcer, je lui dis que chaque matin, j’étais obligé de me lever à cinq heures pour arrêter le boulanger dans sa tournée.
— Qu’à cela ne tienne, pince-moi et je lui prendrai votre pain et le déposerai sur votre table.
Médusé, je n’en revenais pas ! Nous pouvions déjeuner tranquillement sans nous déplacer. Les Guadeloupéens nous ont agréablement surpris.
Un jour d’été, Michel et Francis, deux bûcherons armés de leurs tronçonneuses, s’approchent de la forêt. Un grand cri d’oiseaux se fait entendre. Tout ébaubis, ils ralentissent. C’est simplement le geai, le gendarme de la forêt qui annonce leur arrivée.
— Saperlipopette, que se passe-t-il ?
Les branches des arbres s’étirent et s’entremêlent afin de former une clôture infranchissable.
— Pince-moi, dit Michel à Francis, je crois rêver. Approchons-nous quand même.
C’est alors que des vipères menaçantes sortent des talus. Impossible d’aller plus loin, il faut faire demi-tour. Les deux bûcherons repartent vers leur voiture sous le regard narquois des chouettes, qui les observent du haut des grands chênes.
La solidarité des êtres de la forêt protège leur lieu de vie.
En cette après-midi maussade, Henri, la tête basse, regardait la vitrine placardée de destinations ensoleillées. Il poussa la porte pour rêver et peut-être plus…
Il fut tout ébaubi de trouver autant de couleurs chaudes dans ce ciel si gris au-dehors.
— Saperlipopette ! s’exclama-t-il. Les îles sur le papier glacé paraissent époustouflantes de beautés bleues et blanches. Le soleil tombe sur l’eau transparente parcourue d’ondes calmes.
Henri fut médusé par ce spectacle mis en scène de façon si réaliste. Il ramassa quelques brochures avec le prix des séjours et se dit :
— Faut que j’arrête de farcer, ce n’est pas pour moi.
Il sortit et retrouva le grand tintamarre parisien.
Les petits visiteurs
— Il va pas divulgâcher le secret de notre existence, hein dit ?
— T’inquiète pas, il est sourd comme un pot, dira rien, dira rien.
Je n’étais pas sourd mais je feignais néanmoins de rester endormi, brûlant d’impatience de savoir à qui appartenaient ces deux petites voix enfantines. Et ma curiosité fut rapidement satisfaite. Entendant un tintamarre en provenance de la cuisine, je me levais et avançais sans faire de bruit. Je fus ébaubi par le spectacle époustouflant que je vis. « Saperlipopette » me dis-je « vis-je dans un monde décalé, dois-je dire pince-moi à mon perroquet ? », toujours est-il que là, devant moi, deux petits trolls étaient en train de verser du poivre dans ma boite à café, certainement pour me farcer. Dès qu’ils me virent les deux drôles poussèrent un « kai ! » et disparurent dans un trou de souris. Ne pas divulgâcher le secret de leur existence alors qu’ils avaient bousillé mon café : pas question ! C’est pourquoi je vous envoie cette histoire.
Commentaires de l'animateur (pour vous montrer combien il est rigoureux)
1. la même expression répétée deux fois : divulgâcher le secret de notre (leur) existence.
2. l'impératif à la 2e personne dis devenu un indicatif à la 3e personne : dit
3. adverbes inutiles : néanmoins, rapidement, certainement
4. pléonasmes basiques : petites voix enfantines, petits trolls (voix enfantines, trolls seuls auraient suffi)
5. formes encombrantes : sans faire de bruit (sans bruit aurait suffi), étaient en train de verser (versaient)
==> conclusion : un bon premier jet, pas un premier prix !