Consigne : à quelques jours du Nouvel an, les deux premiers paragraphes d'un conte chinois sont lues. Les participants sont invités à prolonger l'amorce, s'en inspirer ou s'en détourner...
Il y a bien longtemps, quand des dragons puissants vivaient sur la terre et dans les mers, personne ne célébrait le nouvel an. Même dans un certain village, ce jour était le plus mauvais jour de l'année parce qu'un habitant avait tué un dragon des mers.
Tout le monde sait que c'est une chose terriblement malheureuse à faire, car le fantôme du dragon revenait hanter le village chaque année à l'aube du nouvel an.
Texte A
Heureuse d'être française et fêter la nouvelle année à notre façon et pas avec des coutumes chinoises, les dragons m'ont toujours effrayée.
Dans l'horoscope chinois je suis "serpent", ça va, je préfère les reptiles aux rongeurs.
Pour en revenir à ces Chinois voici l'année nouvelle qui se profile et non seulement ils ont de drôles de coutumes, mais ils nous ont envoyé ce vilain virus qui n'en finit pas de se propager, et comme s'en débarrasser? Nous aussi nous souviendrons de ce fléau et il va nous falloir vivre avec.
Vive 2022, peut-être l'espoir d'oublier, les Dragons viendront-ils à bout du virus ?
Texte B
Pourquoi ces échanges de souhaits pour franchir le cap de la nouvelle année ? Nous démarrons une page incon-nue de notre vie et tous les espoirs sont là pour accueillir cette étape.
Les cœurs sont gais, l'allégresse est au rendez-vous.
Nous sommes en famille, avec des amis.
Nous voulons que ce premier jour serve de fil conducteur à l'année qui arrive et nous offre une nouvelle année de vie.
Texte C
Si tout le monde croit aux dictons, moi non ; mais heureusement qu'il y en a pour perpétrer certaines légendes.
Je crois moi qu'il faut avoir la chance de pouvoir atteindre la nouvelle année.
Cette nouvelle année, il faut pouvoir l'accueillir avec de bons sentiments, oublier les malheurs passés de la précé-dente et faire des projets pour pouvoir ensuite repartir de l'avant (sans le dragon).
D'ailleurs je ne sais pas si c'est un proverbe chinois : "un tiens vaut mieux que deux tu l'auras". "Honni soit qui mal y pense, toujours est-il que si je ne crois pas aux dictons chinois tant mieux : car dans ce cas c'est donc pas eux qui nous ont apporté la Covid.
Bonne année et bonne santé à tous.
Texte D
Il était une fois en Chine, dans un petit village, une petite fille très pauvre et très gentille qui s'appelait Ling.
Son père, un homme très méchant, avait tué le dragon qui protégeait le village et ses habitants.
Depuis, le soleil s'était caché derrière les nuages, la pluie noyait les récolte, le gel et la neige faisaient mourir les nouveaux nés.
Ling était très triste et se demandait comment redonner espoir à tout le village.
Elle eut alors une idée. Dans une grotte sur la montagne, vivait une très vieille femme nommée Song. Elle avait, paraît-il, des pouvoirs extraordinaires.
Ling se mit en chemin pour aller la voir et lui demander conseil afin de faire cesser la malédiction.
Quand elle vit Lin, Song fut éblouie par l'amour qu'elle dégageait.
Ling expliqua à la vieille femme, qui lui dit : "Tu as beaucoup d'amour en toi, va jusqu'à la montagne du roi des dragons et implore-le de rendre la prospérité à ton village".
Ling se mit aussitôt en marche. La route fut longue et dure. Quand elle arriva devant le roi des dragons, elle se mit à genoux et l'implora, afin qu'il rende la prospérité à son village et donne la gentillesse à son père.
Le roi, touché par le sacrifice de Ling, l'exauça et le village retrouva la joie de vivre et le père de Ling sa gentil-lesse.
Texte E
Avant les mains meurtrières d'un homme, le temps ne se comptait pas, les années passaient sans semaines, sans mois, bref un temps sans repères "d'avant et d'après".
La nature avait un gros avantage sur les hommes qui passaient devant elle, ils se posaient des questions sur leurs transformations physiques et ne comprenaient pas pourquoi ils mouraient. Cette nature ne changeait pas et faisait vivre en son sein de terribles animaux... le Dragon en faisait partie.
Un homme prit peur de sa forte présence et pire même, hantait toutes ses nuits. C'est donc pour combattre ses peurs et avoir la paix qu'il décida, un jour, de tuer le Dragon. Ce ne fut pas simple, mais l'opération réussit.
Les années suivantes, l'homme et tous les autres dormaient et vivaient au rythme des saisons bien marquées dans leurs têtes (et sur un calendrier).
Les années, les décennies, les siècles se succédaient, annonçant le Premier de l'an avec le retour du fantôme du Dragon qui chaque fois terrorisaient les hommes...
À ce moment, tous comprirent que le temps leur était compté car les plus anciens ressemblaient à des squelettes et les plus jeunes avaient peur de leur ressembler.
Texte F
Ne pas tuer le dragon des mers, c'est pour moi ne pas se séparer des scories annuelles d'un être imaginaire. Comment allumer un nouveau feu dans une cheminée pleine de cendres.
Chaque année nouvelle représente pour les hommes, depuis très longtemps, un nouvel espoir, un nouveau départ. Pour les Italiens, ce sont les lentilles qui sont des promesses d'argent ou les bouteilles de prosecco consommées sur certaines places et jetées par-dessus l'épaule pour qu'un dieu bienveillant les remplace.
Je me suis retrouvé bien surpris de ces coutumes au cours de mon voyage à Venise, à Rome et à Florence. La coutume du gui, du houx vert, des tables décorées, me sont autant de promesses de minuscule éternité. Une éter-nité à l'échelle humaine pour ainsi dire. Les souhaits, les vœux accompagnent même ceux qui nous ont précédés et offert de merveilleuses fêtes qui permettent encore aujourd'hui de ne jamais désespérer totalement.
nos parents dans la longue chaîne des générations ont tué bien des dragons pour nous. Seuls, peut-être, nos maîtres les Vikings trouveraient un peu d'estime dans nos cœurs oublieux de leurs exactions passées. En effet, ils avaient si fière allure sur leurs bateaux farouches.
Toutefois comme les cendres de l'âtre, ils ont été balayées depuis longtemps, non de la mémoire des hommes, mais dans leur nécessité de se réinventer chaque année, à chaque génération, à chaque siècle, à chaque millénaire, etc.
Texte G
Pour les habitants de ce village, la journée la plus pénible était celle où ils devaient fêter le nouvel an.
Cet homme qui avait tué le dragon avait-il eu raison de le faire ? Était-ce un terrible dragon cracheur de feu? Les habitants en avaient-ils peur ? Il était peut-être inoffensif, malgré son aspect effrayant.
Le tueur de dragon voulait prouver aux autres qu'il était courageux et espérait devenir un héros. Rien ne justifiait la mise à mort du "monstre" des mers.
Normal que le fantôme soit venu ensuite hanter le village. Il fallait maintenant réagir et trouver une solution.
Les habitants se réunirent et décidèrent, après maintes discussions, que le responsable devait demander pardon au fantôme. Ce qui fut dit fut fait et le héros du village affronta une nouvelle fois le dragon, enfin son fantôme, il se mit à genoux et lui demanda pardon.
Les habitants du village retrouvèrent le plaisir de pouvoir fêter à nouveau la nouvelle année. Ce dragon n'était pas si méchant, malgré son aspect hideux, un peu comme la Bête dans le conte "la Belle et la Bête".
Texte H
Le dragon menaçait le village de le brûler s'il ne versait pas une rançon en échange de son copain tué. Les anciens se réunirent et constatèrent qu'une telle exigence restait inédite, jamais un monstre n'avait posé un ultimatum de cette nature. Que lui donner pour calmer sa colère ? Plusieurs hommes courageux proposèrent de se cacher, attendre le dragon et le surprendre une bonne fois pour toutes ; une jeune mère redoutait que le piège n'entraînât le courroux des autres bêtes.
Le calendrier tournait, si vite que les villageois oublièrent de changer les dates et s'aperçurent, le 20 décembre, que l'année s'achevait dans dix jours. Branle-bas général : on cherchait la rançon à payer, le moyen d'éliminer la menace, les risque pour le village de ne pas se soumettre. Les habitants étaient en panne : nulle solution dans les esprits, la peur dans les yeux, le désespoir dans les cœurs.
Quant tout à coup, Monique, jeune fille au frais minois, unique enfant d'un couple qui prenait de l'âge, celle que tous les garçons rêvaient de marier, se présenta comme tribut à remettre au dragon. Les cris, les pleurs ne surent la convaincre que son dévouement était de la folie. Plus les édiles tentaient de la dissuader, plus Monique répétait son offre.
Le jour fatidique sonna. Le village encore endormi, le dragon poussa son appel funeste, renouvelant son exigence macabre. Monique se dressa devant lui et tendit ses paumes en signe de soumission.
Le dragon s'attendait à un coffre d'argent, un présent en or ou le renoncement des notables à tout honneur. Il n'imaginait pas recevoir une demoiselle et l'emporter avec lui. Prévenu des tortures de la vie en couple, il renonça à sa menace et prit la fuit au fond de l'océan.
Désormais, le village fête Monique le premier jour de chaque année et les jeunes filles ont la liberté de choisir leurs galants.
Renseignements et inscription
Jean-Patrick : 06 74 15 35 91