Atelier d'écriture

06 décembre 2021

Consigne : parmi 16 proverbes venus de pays européens, un jeu et un calcul ont désigné le proverbe danois pour s'en inspirer, le prolonger, l'illustrer ou s'en détourner...

Toute chose a une fin, sauf le saucisson qui en a deux.

 

Texte A

Ce proverbe ne me parle pas, il traduit la réalité de la vie : la naissance et la mort. L’image du saucisson qui aurait deux fins laisse penser à une vie après la mort.

Ce proverbe est sans doute très philosophique et demande d’approfondir la pensée.

 

Texte B

Toute chose a une fin, de ce fait, elle a aussi un début. Dès lors qu’elle a commencé le processus de fin est déclenché.

Pour ce qui concerne le saucisson, on peut le retourner, on change alors le cours de l’historie, la fin se retrouve au début.

Pour ce qui concerne la vie, c’est malheureusement impossible, la naissance entraîne inexorablement la fin.

Il vaut donc mieux être saucisson qu’un humain. C.Q.F.D.

 

Texte C

On peut imaginer que l’homme, comme le saucisson, a deux fins. Une comme fœtus, l’autre comme adulte, mais aussi qu’il a beaucoup plus de fins. Une comme enfant, une comme adolescent, une comme adulte productif et enfin une comme vieillard. Dans tous les cas, ce proverbe n’a aucun véritable sens si ce n’est pour le plaisir de faire un bon mot.

Si toutefois on veut quand même épiloguer il faut se souvenir que les meilleurs souvenirs d’enfance ont été écrits par des écrivains âgés pendant que les meilleurs livres de philosophie ont été écrits par des penseurs jeunes. Cependant en ce qui me concerne je n’ai jamais interrogé sur ce sujet ni mon charcutier, ni mon directeur de conscience et de ce fait manquant de références bibliographiques je me garderai de trancher. Le saucisson bien sûr, ce qui me ferait quatre fins.

 

Texte D

Il m’est impossible de comparer un saucisson à une fin en soi.

Bien sûr, pour moi, dans la vie courante, il y a bien des situations où les choses sont difficiles. On se dit qu’il y aura bien une fin à des soucis qui peuvent intervenir, et avec courage, on surmonte, on serre les dents et on positive, et comme ce pauvre saucisson : on décortique, on enlève la mauvaise peau, et à un moment, arrive le meilleur.

 

Texte E

Nous entamons, André et moi, une randonnée dans le Larzac. Les chemins sont bien balisés, le ciel est bleu, c’est très agréable. Mais il nous arrive souvent de regarder à droite, à gauche pour profiter pleinement du paysage.

Arrive ce qui devait arriver, plus de balises. Eh oui, nous sommes perdus. Nous nous arrêtons pour essayer de nous repérer sur la carte.

- Je pense que c’est à gauche, me dit André.

On y va, mais ce chemin ne doit pas être le bon, les heures passent, les kilomètres s’ajoutent. Il faut se rendre à l’évidence : on est perdu.

Heureusement, nous avons notre gourde d’eau bien fraîche dans le sac à dos, mais nous n’avons pas prévu de nourriture, car cette randonnée ne dure que trois heures normalement. Notre estomac crie famine et nos forces nous lâchent.

Soudain un aboiement, un chien et un berger gardant ses moutons. Nous nous approchons pour demander notre chemin et gentiment, il sort un saucisson et nous l’offre.

C’est la fin de la randonnée et du saucisson.

 

Texte F

Considérons que l’homme est une entité composée de matières (atomes, neutrons, molécules) ; il est comme les autres entités, une chose, mais vivante et pensante. Le développement de ces différentes composantes passe de la naissance à la mort, comme toute autre vie terrestre et astrale.

Nous pouvons, en regardant un saucisson, imaginer sa fin dans plusieurs décennies. Le saucisson (ou la banane) peut être pris par les deux bouts, on ne sait pas où est le début ou la fin de la chose.

Moralité : mieux vaut avoir une fin que de finir accroché chez le charcutier.

 

Texte G

C’est une histoire de fou. Et je ne sais si le mot se met au singulier, car la folie est unique, ou au pluriel, car ils étaient deux : Pierre et Paul. Chacun voulait manger du saucisson et souhaitait en croquer le dernier morceau ; ils commencèrent pas le couper en deux, mais ne purent se départager sur le morceau du début et celui de la fin. Ils convinrent donc qu’aucune ne donnait satisfaction.

Pierre proposa que le côté avec la ficelle représentait la tête du saucisson et l’autre côté les pieds ; mais Paul argua qu’on peut tout aussi bien foncer la tête la première que partir les pieds devant, concluant qu’aucun côté n’avait la queue par définition.

Il suggéra un tirage au sort pour déterminer quel morceau serait premier et lequel occuperait la seconde place, c’est-à-dire la dernière, puisqu’il n’y en avait que deux. Pierre se désola : celui qui désignera le dernier sera de fait le premier à être désigné, donc son titre sera usurpé. Qui se félicitera d’être un falsificateur ?

Après bien des palabres longues à rapporter et inutiles à la clarification du problème, ils se décidèrent à trancher le saucisson et à partager le tas de rondelles.

Pierre dégusta le premier morceau et s’arrêta net ; Paul le dévisagea et l’imita aussi net. Ils échangèrent alors leurs doutes : pour gagner le défi, faudra-t-il prendre en compte la dernière rondelle avalée à l’avenir ou la dernière tranchée par le passé et ensevelie dans le tas en vrac ?

Peut-être vous posez-vous la même question et souhaitez-vous connaître le point qui départagea les deux fous ?

Eh bien, ils sont morts de faim devant une écuelle de saucisson bien sec !

 

Renseignements et inscription

Jean-Patrick : 06 74 15 35 91